
Septembre 2022. Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 23 ans meurt sous les coups de la police de la morale iranienne. Son crime ? Elle n’avait pas couvert sa chevelure selon les règles des mollahs. Les Iraniennes se révoltent. Leur rébellion est écrasée dans un bain de sang. Business as usual. À quelques milliers de kilomètres du massacre, ma fille Adèle (8 ans) et moi prions tous les vendredi soirs pour que les Iraniennes retrouvent leur liberté. Octobre 2023. Cauchemar éveillé. Pour la première fois depuis des mois, nous oublions de prier pour les Iraniennes. Nous prions pour nos otages et nos soldats. Novembre 2023. Adèle reprend l’école et revient à la maison, outrée. - « Comment ? Nous avons prié ensemble pendant des mois et des mois pour les femmes d’un peuple qui veut notre mort ? Arme le Hamas et le Hezbollah ? » - « Maman es-tu tombée sur ta tête (non couverte) ? » Allez donc expliquer à une enfant, la différence entre un peuple et son gouvernement, des femmes opprimées, et des milices oppressantes qui visent des ennemis désignés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ennemis intérieurs, les femmes ; ennemis extérieurs, les juifs. Tout cela dépasse mon Adèle. Octobre 2024. Israël lance des bombardements aériens sur des sites militaires iraniens. Fait fortuit mais loin d’être anodin, certains des pilotes de l’armée israélienne sont des femmes. Cette fois Adèle a tout compris : - « Maman, les femmes pilotes israéliennes sont venues à la rescousse des Iraniennes. Elles ont tiré sur les sites d’armement des milices pour les libérer ! » - « Adèle, ma princesse, tes jolies pensées me laissent bouche bée. » Un jour peut-être les Iraniennes seront aussi libres que les pilotes israéliennes. D’après ce que je lis dans la presse, elles n’en sont pas loin. Des femmes qui ne craignent plus de prendre la rue au mépris du sort qui les attend. Des femmes au-delà de la peur.
Il y a plus de deux mille ans, le roi de Perse condamna sa femme à mort ; elle lui avait désobéi. Pour la remplacer, il prit, contre son gré, une femme juive, Esther. Elle vécut enfermée dans une prison dorée, un palais dont elle n’avait jamais rêvé. Esther, espionne juive, au cœur des intrigues perses. Esther, si proche des puissants, qu’elle put sauver son peuple promis au massacre par le conseiller du roi. Esther, l’infiltrée. L’histoire se répète parfois. Le destin de la Perse actuelle, le destin d’Israël est entre les mains de femmes. Pilotes israéliennes, résistantes iraniennes. Des femmes qui n’ont plus peur. Les mollahs sont finis.
Bravo d'avoir relié les points entre les époques et les destins de femmes. Que les Iraniennes retrouvent leur liberté ; aucun régime opprimant les femmes n'apporte la paix. Elodie